https://theatre-cite.com/programmation/2018-2019/evenement/preambules-je-suis-fassbinder/

Du 9 au 19 janvier 2019, les étudiants du Diplôme Supérieur des Arts Appliqués option Design Produits de la Cité Rive Gauche ont eu le plaisir de présenter un travail plastique en marge des représentations de la pièce Je suis Fassbinderde Falk Richter proposée par le Groupe Merci. Pensées comme une articulation entre design et spectacle vivant, ces propositions plastiques d’étudiants designer questionnent l’univers de Fassbinder. En interrogeant différentes manières dont le théâtre peut « marquer les corps », au sens propre comme au figuré, les étudiants se sont essayer à un design de médiation avec le public, à l’aide d’objets et dispositifs de leur invention offrant au visiteur la possibilité de venir (se faire) marquer, tamponner, impressionner par l’univers de la pièce et celui, intense et protéiforme, du cinéaste.

Activées tous les soirs avant et après la représentation de la pièce de Falk Richter, les installations interactives ont proposé aux visiteurs de venir vivre une petite expérience de design, comme un avant goût de la scène.

Drôles, interpellants, voire incongrus, parfois un tantinet provocateurs, ces projets proposaient une forme plutôt plasticienne du design à destination d’un public amusé de découvrir comment l’univers de Fassbinder peut être révélé par le design.

Projets présentés

Oeuvre politiquement engagée écrite par Falk Richter, le Groupe Merci interprète «Je suis Fassbinder», une pièce qui a inspiré des dispositifs dans le but de marquer, chacun à leur manière, le spectateur.

Que ce soit au travers de cette pièce de Falk Richter ou dans les travaux de Fassbinder, on observe que les thématiques du conformisme et de l’émancipation y sont traitées. Aussi, j’ai décidé de questionner la notion de conformisme et d’automatisme des comportements.

Par le biais de ma proposition, je souhaite vous inviter à prendre conscience de vos réflexes à suivre quasi naturellement et mécaniquement des règles et des normes qui vous sont exposées voire imposées. De ce fait, vous suivrez étapes par étapes les règles de mon dispositif et prendrez part au rituel qu’il anime car vous désirez voir ce qu’il a à vous offrir.

Florent Barthe

Je suis une réalité, Je suis la France qui perd toutes ses colonies, Je suis déchiré et tordu, etc.

Telles sont quelques paroles énoncées par les personnages de la pièce de Falk Richter, Je suis Fassbinder (2016).

À la lecture, j’ai été sensible à la question récurrente de l’identité incarnée aussi dans le cinéma de Fassbinder.

En tant que designer, j’ai voulu redonner corps à Fassbinder. J’ai voulu également saisir la multiplicité des sujets contemporains, la variabilité de leur/s identité/s. Ainsi, je propose des tampons sur lesquels reposent des portraits du cinéaste et des paroles extraites de la pièce de Falk Richter.

Choisissez un portrait et une parole. L’icône parle sur votre cartel. Repartez avec.

Charlotte Morillon

Je suis Fassbinder. Ou plutôt je cherche à l’être. Je m’improvise tel quel, au cours de cette dédicace décalée.Je m’approprie des photographies de ces films. Je les marque de son propre nom.Rainer Werner Fassbinder.

Mais Su je Binfassder ? Comme dans ses films, mon discours est fracassé, fragmenté et le message est brouillé. J’exprime cette recherche incessante de l’identité et la volonté de ressembler à un autre. Les cartes mises à votre disposition sont comme des affiches punk. Mouvement, qui, par son esprit provocateur, la transgression des tabous et en tant que critique sociale, est similaire à la personnalité de Fassbinder. Cinéma de désir, de corps et de chair, je recherche avec cet artiste, par mon tâtonnement, cette intimité.

Si les gants sont une manière originale de marquer, ils expriment également une envie de toucher, chose no possible car ils restent un obstacle entre ma peau et la matière. Comme si Fassbinder et son oeuvre étaient difficilement atteignables.

Mais ces oeuvres marquent les esprits. Je marque le papier. Vous serez marqués par cette performance.

Stéphen Pradeau